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 ≈ blackened bones. (meave)

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Meave Pendleton
Meave Pendleton
— MEMBRE ≡ The lonely wolf —
≡ avatar : tatiana maslany.
≡ inscrit le : 06/11/2015
≡ messages : 214
≡ métier : en recherche d'emploi. ◦ ex-inspecteur de police.
≡ quartier : center blackwood, à l'hôtel. ◦ en recherche d'un logement stable — si seulement elle avait l'argent pour.
MessageSujet: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 22:01

meave leda pendleton
i'm swimming in the smoke of bridges i have burned.
nom : pendleton. un nom de mariage, identité empruntée. avant ça, on l'entendait appelée preston. ç'a d'ailleurs toujours été habituel de la désigner par son nom de famille, partout où elle a été, et quoi qu'elle ait fait.  prénom : meave, leda. elle s'est souvent demandé ce qui était passé par la tête de ses parents ce jour-là — c'est joli, mais pourquoi faire original quand on vient d'un milieu aussi simple ? en fin de compte, elle s'en fout. c'est juste marqué sur les papiers d'identité ; et dans le quotidien, on peut arriver à le détourner si l'envie nous prend. date et lieu de naissance : le vingt-huit mai, à chicago, dans l'illinois. elle a mis longtemps avant de quitter cette ville. trop longtemps. comme si quelque chose la retenait là-bas. peut-être tout simplement parce que c'était la ville de parents qu'elle n'avait que trop peu connus. les débris de souvenirs qu'elle voulait à tout prix sauvegarder. âge : trente ans. ça file, le temps. ça lui glisse entre les doigts. d'autres en grincent des dents, mais elle préfère fermer les yeux. faire l'aveugle, et continuer d'avancer, à tâtons, comme elle peut. statut civil : officiellement, toujours mariée, même si elle promène les papiers du divorce dans son sac de voyage. ils sont déjà signés de la main de son mari, mais elle refuse de se résoudre à apposer sa marque en bas de la page. une dernière chance. rien qu'une dernière chance. séparée, perdue, et désespérée. tout ce qu'elle veut, c'est avoir les droits sur sa fille — droits que les papiers du divorce lui enlèvent pour le moment. tout ce qu'elle veut, c'est sauver ce qui peut l'être. sauver ce qui lui reste. origines : américaine. si elle avait eu droit à une belle maison et une pelouse, sûrement y aurait-il eu un beau petit drapeau de planté. mais de là d'où elle vient, c'était un autre refrain. nationalité : américaine, de naissance, de sol et de coeur. canadienne, par les liens du mariage. alors, légalement, elle a le droit d'être là. légalement, elle est chez elle ici aussi. emploi : jusqu'à récemment, elle était inspecteur de police. elle a été démise de ses fonctions, et elle a gagné un aller simple vers la désintoxication. son boulot, c'était son moyen de montrer qu'elle s'en était sortie. c'était sa force. mais la vie a réussi à transformer sa rédemption en arme, et l'a retournée contre elle. aujourd'hui, retour à la case départ. le nez dans les annonces pour les petits boulots, dans une ville où elle ne connaît rien ni personne — ou presque. essayer de ne pas sombrer, essayer de garder la tête haute, même sans badge pour se donner la force d'avancer. orientation sexuelle : hétérosexuelle. il n'y a jamais eu de questions sur le sujet. un jour, une fille l'a embrassée, dans une soirée un peu trop arrosée. et elle a refusé d'admettre que c'était pas bien différent du baiser d'homme, dans le fond. elle s'est contentée de la repousser, et d'aller attraper un type pas trop moche au passage pour faire passer ça. ça ne la répugne pas. disons simplement qu'elle préfère quand ça reste chez les autres. groupe: the sharpest lives. fraîchement débarquée, pragmatique au possible, et loin de se douter de ce dans quoi elle a mis les pied. crédits : tumblr & elephant song.

(001), meave, c'est une fille de mauvais choix. depuis toute petite, c'est comme ça. à croire qu'elle est calibrée pour faire ce qui la rendra malheureuse. à croire que, dans sa vie, elle ne veut tout simplement pas se donner droit au bonheur. c'est soit ça, soit qu'elle en a une vision extraordinairement déformée. (002), les seules choses qui la sortaient un peu de son malheur ambiant, et de la vie de merde qu'elle s'était bâtie au fil des années, c'était son mari, sa fille et son boulot. aujourd'hui elle n'a plus aucun de ces supports, et elle est livrée à elle-même dans cette jungle. à devoir considérer toutes les options qui s'offrent à elle. obligée de faire les bons choix, cette fois, si elle veut pouvoir espérer un jour regagner au moins un des trois. (003), alors, à ce titre, ça fait maintenant quatre mois qu'elle est clean. quatre mois sans une goutte d'alcool ou sans absorber la moindre substance illicite. quatre mois de sevrage intensif, et elle compte les étirer. elle s'efforce de compter les jours, de s'appuyer sur cette maigre fierté d'être enfin en train de s'en sortir. et elle voudrait croire que ça lui donnera une nouvelle chance. elle voudrait croire que ça la sauvera, et que ça lui redonnera ce qu'il lui faut pour continuer dans cette lancée. alors, chaque fois qu'elle fait une croix dans son carnet pour marquer une journée de totale sobriété, elle pense à rose. elle pense à elle, et elle voit son visage rieur, sur la photographie coincée dans le rabat de la couverture en cuir. (004), meave, c'est l'histoire d'un combat. un combat de trente années déjà, pour s'en sortir, et pour apprendre à filer dans la direction la moins chaotique possible. un conflit perpétuel, tant avec les autres et la vie qu'avec elle-même. désormais relâchée hors de désintoxication, elle a l'impression qu'elle a pris trop de rounds de retard pour pouvoir gagner, malgré sa détermination à faire de son mieux. elle flotte dans un océan d'incertitudes, et elle n'a aucune prise à laquelle se raccrocher. la sensation de ballottement la perd, mais elle fait tout pour ne pas la regarder en face. tout pour ne pas l'affronter, et ne pas sombrer. quitte à se dire que c'est peut-être ça, la liberté. (005), elle se regarde dans le miroir, chaque foutu matin, et elle cherche au fond des yeux de son reflet ce qu'elle est capable d'encore faire de bien. elle n'a jamais eu l'impression d'être bonne à autre chose qu'à semer le trouble partout où elle allait, jusqu'à rentrer dans la police. ensuite, elle a été flic. et être un bon flic, ça, elle savait le faire. elle savait être bien quelque part, et elle s'en est tirée grâce à ça. mais maintenant qu'on lui a arraché cette prise sur le mur de la rédemption et de l'intégrité, elle cherche ce pour quoi elle est encore douée. elle a échoué à être une mère, échoué à être une épouse. elle ne peut plus servir les forces de l'ordre, et elle fuit la seule chose qu'elle a longtemps cru être la seule qu'elle savait faire, dans le maigre espoir de s'en sortir. boire n'est pas une solution. consommer et voler dans les draps à droite et à gauche, non plus. te perdre, tu sais faire, meave. tu sais faire, mais c'est à ne plus jamais refaire. (006), il y a pourtant des choses qu'elle fait bien. des toutes petites choses, certes, qui peuvent paraître inutiles à plus d'un — et à elle la première —, mais il y en a. conduire, par exemple : elle a toujours une maîtrise parfaite de son véhicule, s'adapte à tous les modèles ; elle a une excellente estime des gabarits et des distances et des réflexes étonnants, lorsqu'elle est sobre et en pleine possession de ses capacités. conduire, elle a toujours aimé ça ; en patrouille, c'était elle qui prenait le volant, et qui disait : accroche-toi. plus personne ne s'étonnait, et personne n'aurait d'ailleurs osé remettre en doute ses capacités. le seul problème, c'est que depuis quelque temps, elle n'était plus en état de prendre le volant. elle ne s'est pas fait retirer son permis, et elle a eu de la chance sur ce point. beaucoup de chance. (007), et puis, il y a la glisse. le patin, qu'il soit à roulettes ou à glace, et le roller. ç'a été son défouloir pendant tellement longtemps qu'elle n'ose pas se mettre à compter. elle a fait du roller de course, pendant un temps, puis elle est passée à autre chose. elle a fait du hockey sur glace, et enfin du roller derby. c'était les deux sports dans lesquels elle excellait — et c'était peut-être les seuls. ça et la course à pied. parce que dans la tête de meave, y a jamais eu besoin d'être un génie pour courir et tracer. elle a toujours eu les poumons et le cardio qu'il fallait, même si l'endurance n'a jamais été son truc. la pendleton, elle va courir jusqu'à l'épuisement, le plus vite possible et le plus intensément. les tours de vingt kilomètres, c'est pas pour elle. dix bornes, c'est amplement suffisant. et ceci mis à part, il n'y a que la glisse qui puisse mériter d'être retenue dans le champ d'une quelconque excellence. (008), depuis qu'elle ne tourne plus à l'alcool, meave, il lui a fallu une autre drogue. une saine, cette fois. alors elle est tombée dans le café, et ça n'arrange rien à son caractère bien trempé. elle dort moins, elle trouve à s'occuper comme elle peut. mais elle a besoin d'en boire, presque constamment. paraît qu'au bout d'un moment, c'est pas bon. elle n'en sait rien. elle en buvait déjà avant ; avant même d'y mettre une rasade rhum pour le rehausser. il a fallu qu'elle se réhabitue à son goût amer, mais ça ne lui a pas déplu. et comme beaucoup d'autres choses dans sa vie, elle a alors pris conscience à quel point l'alcool le lui avait pourri. depuis, elle le boit noir. noir, corsé, et à outrance. (009), elle n'a jamais eu le caractère facile, la minette. mais elle a quelque chose d'entraînant, quelque chose de sauvage et d'accrocheur. elle a un naturel charismatique, bien loin d'être superficielle. elle n'a pas la langue dans sa poche, et dire ce qu'elle pense ne l'a jamais effrayée. loin d'être la fille trop bonne trop conne par excellence, elle a toujours su s'imposer. si elle n'avait pas su, sûrement serait-elle déjà en train de pourrir au fond du caniveau. parce que malgré ses torts et ses travers, meave c'est une battante. c'est la fille qui défendra ce qu'elle juge digne d'être sauvé, jusqu'à en crever — et sa propre personne en premier. les emmerdeurs ? ils n'ont qu'à y rester. en c'bas monde, c'est chacun pour sa peau. rien à voir avec la valeur que les autres lui donnent. ce qui compte, c'est la valeur qu'on veut bien se donner, à soi-même et à sa vie. et il y a quatre mois, elle s'est honteusement rendu compte à quel point elle avait pu tirer un trait sur ce principe, depuis quelque temps déjà. (010), la petite preston, elle ne s'est jamais vraiment remise de l'accident qui a avorté sa deuxième grossesse ; grossesse dont elle n'a jamais parlé. elle a choisi de garder le silence, elle a choisi de se cacher. derrière la dépression, l'alcool, l'adultère et le malheur. aujourd'hui, sortie de son trou, elle est obligée d'affronter ce fardeau, et d'apprendre à l'accepter. apprendre à le porter. réapprendre à vivre. vivre sans lendemain. essayer d'en construire un, de rattraper tous ceux qu'elle a laissés passer. commencer à tenter de se préoccuper des autres, à tenter de vivre en communauté. voir plus loin que sa misère et son péché. pousser la musique à fond, fermer les yeux et danser au lieu de boire. essayer d'oublier que la vie passe, et qu'elle ne l'a pas attendue — essayer d'oublier qu'elle s'est jouée d'elle. tout affront mérite revanche. et meave, elle est prête à prendre la sienne — qu'elle croit. et elle pense que cette fois, rien ne l'arrêtera. cette fois, comme à chaque fois.



≡ avis sur les légendes
les légendes sont des histoires que l'on raconte aux enfants un haussement d'épaules, qu'elle vous ferait, la pragmatique. tout ça, ce sont des fables à effrayer les marmots, des ouï-dire rapportés de génération en génération, comme toutes ces histoires qui peuvent hanter les rues de n'importe quelle ville. on en raconte, des choses, mais combien sont vraies ? elle est sceptique quant à ce qu'elle a pu entendre sur blackwood. et ceux qui se mettront bec à ongles à la persuader de la véracité de ces histoires ne seront, à ces yeux, que des imbéciles à l'amer désir d'effrayer — voire de faire fuir — les étrangers.

Que pensez vous de l'infection lupine ?
arrivée depuis trop pour avoir un réel avis, dirait-on d'abord. et puis, en approfondissant, on se rendrait compte qu'une sceptique de la sorte ne peut avoir que l'avis le plus pragmatique au monde. alors elle se dit qu'il s'agit probablement d'un virus muté, en circulation chez le loup ou plusieurs espèces d'animaux de la forêt. une maladie qui rendrait les contaminés bestiaux plus prompts à s'en prendre aux êtres humains, plus agressifs. qu'ils peuvent transmettre leur infection, mais que ça s'arrête là. son avis n'est pas vraiment plus poussé, et elle ne s'y est pas penché. elle se dit simplement qu'elle évitera de foutre les pieds seule en forêt ; si c'est pour prendre le risque de tomber sur une de ces bêtes infectées, non merci. et puis, pour le reste, elle ferme les yeux et les oreilles. y a rien d'autre que des animaux ; les créatures surnaturelles, tout ça, ça n'existe pas. l'esprit aussi étroit que le coeur, elle clamera qu'elle n'en sait rien, qu'elle n'a pas fait des études en immunologie ou en biologie. et que de toute façon, elle s'en fout.


elephant song - clo - twenty-one
ft. tatiana maslany - scénario parfait d’anaïs la vilaine.

fréquence de connexion : everyday. pays : marple sirup. avis sur le forum : nul. avez vous des suggestions : changez rien. comment l'avez vous connu : anaïs la vilaine. dernier mot : je fais la pire erreur de ma vie, mais j’pouvais pas résister à tant de perfection. c’est tout. bof


Dernière édition par Meave Pendleton le Sam 7 Nov - 1:48, édité 2 fois
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Meave Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 22:01

the warriors that built this town.
but you were lost in the beating of the storm


and in the end we were made to be apart
in separate chambers of the human heart


« Meave ! » Entendre ce prénom dans cette bouche, ça lui fait grincer des dents. Ça ne devrait pas, pourtant. Beatrice Lawson n’a absolument rien à se reprocher. Et au sujet de l’encadrement donné aux orphelins Preston, encore moins. D’ailleurs, l’aînée n’a rien à lui reprocher, elle non plus. Et c’est peut-être ce qui la dérange le plus dans toute cette histoire. Elle aurait beau chercher, remuer chaque jour passé au sein de cette famille depuis son arrivée, elle ne trouverait rien à redire ; rien à lancer au visage de cette femme droite et aimante. Elle le savait, et ça lui flanquait la nausée. Alors elle se contentait de crisper ses doigts sur la rampe d’escalier, fuyant le regard inquiet et bienveillant. « Mon dieu, tu t’es encore battue ? À cause de quoi, cette fois ? Qui t’a fait ça ? » Elle s’efforce de regarder partout autour d’elle, la Preston ; partout, sauf vers Mrs Lawson. « Personne. Ça te r’garde pas. » L’autre s’apprête à répondre, lorsque les yeux noirs se posent enfin sur elle. Elle se ravise, l’air blessée, secouant doucement la tête en voyant l’adolescente monter quatre à quatre les marches d’escaliers.

Une fois en haut, la porte claque. Tant pis pour Gary qui dort, tant pis pour cette porte qui ne lui avait rien fait. Elle se retient de crier, la furibonde, et elle donne un violent coup de pied dans la poubelle remplie de papiers. Celle-ci bascule, déverse son contenu au sol. Et elle ne s’arrête pas, Preston. Elle envoie au sol tout ce qui recouvre son bureau. Le vacarme envahit ses oreilles, et se mêle au bref cri qui sort de ses lèvres. Elle a mal. Mal au visage, mal au cœur. Mal partout, jusqu’au fond de ses veines. La douleur qui brûle en son sang la rend folle. Et elle finit par se laisser tomber par terre, au pied de la fenêtre ouverte. Ses jambes ramenées vers son visage tuméfié, ses genoux repliés contre elle. En bas, elle entend Mr et Mrs Lawson hausser la voix. Harry semble vouloir monter et la confronter, mais son épouse le calme. Mieux vaut laisser la tempête passer.

La porte grince, et le minois du cadet Preston se glisse dans l’entrebâillement. Il attend quelques secondes, comme guettant une éventuelle pique qui lui ordonnerait de filer. Mais rien ne vient. Il referme la porte et fait quelques pas vers Meave avant de s’asseoir contre le mur, à ses côtés. Épaule contre épaule, il laisse sa tête tomber sur la clavicule de l’adolescente. Et le murmure qui s’échappe de ses lèvres la force à fermer les yeux, et à calmer le rythme effréné de son cœur et de la rage qui l’animait. « Ils sont vraiment gentils, tu sais. Ils comprennent. Tu n’es plus obligée d’être la seule à être forte. C’est pas papa, mais au moins, ils sont là. » Le murmure l’apaise plus qu’il ne le devrait. Doucement, son bras se décolle de son flanc pour venir se passer autour des épaules du garçon. Elle déglutit lentement, ses doigts passant dans ses cheveux. Et il reprend, lentement et d'une voix traînante, comme bercé par la petite caresse. « Tu vas t’habituer, tu verras. » Le baiser se colle sur sa tempe, seule maigre excuse qu’elle pouvait lui offrir. Et le silence s’installe. Ils ferment les yeux, quelques instants. Papa n’est plus là. Mais cette fois, il n’y a plus à fuir. Pas besoin de mépriser ces gens. Cette fois, on veut d’eux.
Cette fois, ils vont rester.



Son pied tape frénétiquement le sol, tandis qu’un long soupir passe la barrière de ses lèvres. Elle tortille quelques secondes de plus ses doigts, l’impatiente, assise là à devoir attendre. Toutes les quinze secondes, elle relève le menton vers le reste du couloir, dans l’espoir d’y voir surgir la silhouette familière. Mais rien. Rien, et elle n’en peut plus. Les minutes s'étirent, insupportables. Elle a l’impression que son cœur, rendu au bord de ses lèvres, va exploser.

Lorsque ses parents adoptifs avaient accepté de lui payer un équipement de hockey, après plusieurs mois à se le faire prêter, elle avait accepté de faire un réel effort. Elle avait concilié l’existence d’un problème, et elle s’était laissée conduire chez le psychologue. Si ça pouvait l’aider, c’était plus qu’elle n’aurait pu espérer. Et puis, l’idée de servir la police l’avait prise. Elle s’était rendu compte que le témoignage d’une thérapeute pouvait tout faire balancer, et elle avait cessé d’en changer. Lentement mais sûrement, l’équilibre était revenu dans sa vie. Son entraîneur, Ted, avait cru en elle et en son projet, et l’avait poussée jusqu’au sommet. Jusqu’ici, tout avait plutôt bien été. Le bon niveau et l’acharnement n’était pas ce qui manquait à la petite Preston, presque plus douée sur la glace que dans des baskets. L’université la voulait dans son équipe de hockey : la première partie était gagnée. La seconde, en revanche, était loin d’être donnée. Il fallait que le témoignage de sa thérapeute et celui de son entraîneur viennent à bout des juges. Il fallait que ce putain de casier soit effacé, et que personne n’en parle plus jamais. Si ça n’avait pas lieu, jamais elle ne pourrait intégrer les forces de l’ordre. Si ça n’arrivait pas, elle reviendrait à la case départ. Repartirait de nulle part.

Enfin, alors qu’elle relève pour la énième fois le nez, elle voit l’homme s’approcher. D’un bond, elle est sur pied. Jamais, lui semble-t-il, son cœur n’a battu aussi vite. Elle voudrait se taire, attendre qu’il parle. Mais impossible de se contenir. Impossible d’attendre, alors qu’elle franchit les derniers mètres qui le séparent de lui. « Alors ?! » Instant de flottement. Le temps ne semble jamais s’être autant étiré qu’en cet instant. Et, alors que ses yeux fouillent désespérément ceux de son mentor, elle voit le sourire se tracer sur ses lèvres. « Ils ont accepté. » Et elle ne peut retenir un cri de joie, la pile électrique. Les passants tournent la tête, froncent les sourcils ; le monde la regarde sauter au cou de l’homme, mais elle s’en fiche. Elle s’accroche, et il la laisse faire.

Sa vie ne repartira pas à zéro. Pas ce soir. Ce soir, c’est le soir de la nouvelle chance. Le premier soir du reste de sa vie.


« Tu sais que tu ne vas plus pouvoir patiner ? » Elle hausse les épaules, un instant. Les yeux se vrillent vers le plafond, avant de retomber sur l’homme qui lui fait face. « T’as pas mieux, comme félicitations ? » Elle prenait toujours tout au pied de la lettre ; et cette fois encore, elle lui en faisait la franche démonstration. Le sourire qui étira les lèvres du cadet Preston était chargé de toute la malice qu’il s’était efforcé de retenir en posant cette bête question. Elle mit un peu plus de temps avant de se dérider, mais lui rendit finalement son rictus.

Il la dépassait d’une tête depuis qu’il s’était tapé la poussée de croissance adolescente, et il était probablement plus baraqué qu’elle ne le serait jamais. Pourtant, elle s’était toujours moquée de ce gabarit supérieur au sien. Elle restait la plus vieille des deux. Elle restait celle qui commandait en cas de pépin, et Gary le lui concédait bien. Néanmoins modéré pour deux, il temporisait la situation quand la montée de l’irritation était palpable. Il était la force calme, et elle la force tout court. Pour autant, il n’y avait rien de pire que l’eau qui dormait. Et elle se demandait parfois ce qui se passerait le jour où Gary exploserait.

Il avait toujours approuvé sa relation avec Joshua. Et de manière générale, il l’avait toujours supportée. Dès qu’il avait senti qu’elle commençait à vouloir s’en sortir et à tenter de s’orienter vers de meilleurs choix, il avait été là pour la pousser et l’aider à ne pas se retourner ; l’aider à ne pas fuir et à affronter les difficultés, à avancer comme elle le méritait. Il se faisait un malin plaisir de lui rappeler qu’elle allait devoir arrêter le derby et le hockey, maintenant qu’elle était enceinte. Mais c’était pour mieux lui faire comprendre à quel point elle allait devoir prendre soin du petit — ou de la petite, qu’importe. Mieux lui faire sentir à quel point il était fier d’elle, et du chemin qu’elle avait fait, pour être prêt à le garder. Et les mots qui sortirent finalement d’entre ses lèvres peinaient à contenir leur excitation. « J’vais être tontoooooon. » Il marqua une légère pause avant de la regarder, haussant brièvement les sourcils pour la taquiner. « Comme ça, c’est mieux ? » Et elle lui fit une grimace joueuse, la belle brune. Devenue Pendleton depuis deux ans déjà, elle avait l’impression que le bonheur était peut-être finalement fait pour durer. L’amour, en tout cas, persistait. Et son homme continuait de la supporter, contre vents et marées. Il l’aimait comme elle était, et elle savait bien le lui rendre.

L’annonce d’une famille en devenir n’avait pu que les enchanter. Même si pour ça, elle devrait temporairement arrêter de patiner. Cesser de prendre des risques inutiles, et faire attention à elle. À elle et à cette petite chose qui grandissait étroitement dans son ventre. Petit morceau de rien ; petit morceau d’elle. Petit morceau d’eux.


Et comment elle allait faire, demain, elle, hein ? L’allait falloir passer chercher la voiture avant d’aller travailler. L’avait laissée sur l’parking du bar. L’avait bien tenté d’prendre le volant, mais elle titubait tellement que le type qui l’avait un peu trop collée toute la soirée avait fait signe au barman d’appeler un taxi, tout en la retenant de s’en aller. Mais maintenant, elle était rentrée. Dans la merde pour demain, mais rentrée. En sécurité. Arrivée à bon port, comme on disait.

Bon port. Tu parles d’une putain d’expression de merde. Comme si c’port était le bon. Comme si y avait pas mieux pour amarrer, dans ce putain de monde. Elle sentait la nausée du désespoir l’attraper, dès lors qu’elle passait le pas de cette porte. Pourtant, y avait tout pour la combler. Le mari qui l’attendait ; toujours là pour elle, et toujours prêt à supporter ses torts. Y avait la princesse qui guettait son retour, aussi ; ou si elle dormait déjà, le dessin de la journée qui l’attendait placardé au frigo, ou traînant sur la table. Y avait même le chien, pour couronner l'portrait ; la seule bestiole qui ne lui traînait plus trop dans les pattes, depuis quelque temps. Thanks God, enfin quelqu’un qui lui foutait la paix. Et pourtant, malgré ses critiques intempestives et sa volonté d’échapper à cet endroit, c’était le seul phare qui voulait bien encore l’appeler. Le seul qui était là, à la sortie du bar, lorsqu’elle avait enchaîné quelques verres de trop — si seulement ça s’arrêtait aux verres. C’était la seule maigre lumière qui persistait dans l’obscurité. La seule petite chose qui la rappelait loin de cet enchevêtrement de sirènes, créatures enchanteresses au nom de rhum, tequila, cocaïne et vodka. Alors elle y revenait, bien à contrecœur. Ne sachant même plus si son dégoût de ce dernier port d’attache venait du port en lui-même, ou de la noirceur qu’elle pouvait bien y apporter en y traînant sa carcasse gangrénée.

Et elle titube, la Pendleton, en essayant d’accrocher ses clés. Rien à faire, c’putain d’anneau veut pas rentrer dans c’putain de crochet. Ça finit par l’énerver, et elle balance le trousseau sur la table en verre de l’entrée. Ça fait un foutu bruit, et elle grimace. Trop fort pour ses oreilles. Trop fort pour son crâne qui cogne. Elle secoue un instant la tête, et elle enlève ses chaussures du bout des pieds, sans avoir à se baisser. Elle tient debout seule, suffisamment longtemps pour enlever sa veste et prendre un cintre pour l’accrocher. Et quand elle va pour suspendre le tout dans la penderie, elle se sent brutalement attirée par la gauche. Son épaule cogne le battant et s’y appuie. Elle finit par prendre une grande inspiration, referme la porte du placard. Ça claque un peu trop fort. Et elle fronce encore une fois la bouche et les yeux, de dégoût pour ce son, trop puissant pour la gueule de bois qui commence déjà à la prendre.

Elle s’appuie au mur, louvoie dangereusement dans les couloirs de la maison en tanguant. Elle arrive finalement à la cuisine. Son bras se tend pour ouvrir le placard, pataud. Il est sûrement tard. Dans l’fond, elle n’en sait rien. L’a pas regardé l’heure, avant de rentrer. L'a juste laissé tomber ses fesses à bas du tabouret de bar quand elle a senti la fatigue la gagner. Et l'est rentrée. Elle arrive à sortir un verre sans le casser. Le cul du récipient tape le comptoir, et le bruit l’agresse encore. Elle attrape la carafe d’eau, remplit le contenant, et boit une gorgée. Une grimace écœurée. L’alcool, c’est quand même vraiment meilleur. Elle hésite un instant à continuer ; la bouche sèche et le cœur déshydraté. Elle regarde l’eau comme si celle-ci allait l’agresser. Ailleurs. Déconnectée.

Elle n’a pas entendu les petits pas doux s’approcher. Elle n’a rien entendu, et sûrement que Joshua non plus. Sinon, il serait déjà là. Il serait déjà arrivé en bas pour empêcher ça. Mais elle a réussi à être plus silencieuse que jamais, la petite chose aux boucles brunes ; légère plume dressée sur ses deux pieds, dans son pyjama tout de rose bariolé. « Maman ? … » La voix la tire de sa léthargie, et elle se tourne vers l’enfant. Elle doit s’y reprendre à plusieurs fois, écarquillant les yeux et clignant des paupières, pour que son esprit fasse la mise au point sur le visage enfantin. « Tiens, salut monkey » Elle fait un pas vers Rose, avant de se rendre compte du danger de l’entreprise. Sa main accroche le bord du comptoir et elle s’accroupit, tendant ses autres doigts vers l’enfant. La petite s’approche, laisse le bras entourer sa taille. Et malgré l’odeur qui la dégoûte, elle ne fronce pas le nez. « Est-ce que tu as bien attrapé les méchants ? » Ses sourcils se tordent en une moue d’incompréhension, à Meave. Elle comprend pas. Aujourd’hui, elle ne travaillait pas. Aujourd’hui, c’était son jour de congé. Alors de quoi elle parle, sa princesse ? « Papa m’a dit que c’était pour ça que tu étais très en retard, et que tu n’avais finalement pas pu venir me chercher. » Et soudain, ça lui revient. Elle sent son cœur rater un battement, et elle déglutit péniblement. Son regard se perd dans la brume, tandis qu’elle se souvient avoir oublié Rose à la crèche. Aujourd’hui, encore. Pour la troisième fois en deux semaines. Maintenant, ça lui revient. Trop tard, encore une fois. Beaucoup trop tard.

Et elle sent la nausée la gagner, la Pendleton. Elle s’efforce de prendre de grandes inspirations pour se calmer, fermant les yeux. Elle sent la petite main de Rose caresser sa joue, doucement. « Maman ? ... » Et elle prend sur elle pour à nouveau la regarder. Un sourire tracé sur les lèvres, embrumé mais se voulant le plus rassurant qu’il pouvait. « Oui. J’ai bien attrapé les méchants. Je suis désolée monkey. Ça n’arrivera plus. La prochaine fois je serai là. » Paroles en l’air, mais elle ne le sait pas. Elle-même, elle y croit. Elle veut se dire que la prochaine fois, elle y sera. Qu’elle n’oubliera plus. Que la crèche ne sera plus obligée d’appeler Joshua pour lui dire que personne n’est passé prendre Rose. Elle veut se dire qu’elle va se reprendre, et elle y croit. Elle y croira probablement jusqu’au lendemain ; jusqu’à ce que mettre les pieds au bureau ne lui rappelle à quel point sa vie était devenue insupportable depuis l’accident. Jusqu’à ce qu’elle se voie dans le miroir en sortant de la douche, et qu'elle aperçoive la cicatrice de la balle sur son ventre ; jusqu’à ce que les secrets trop lourdement gardés ne lui flanque la nausée, davantage encore qu’elle ne pouvait l'avoir en ce moment, et ne la pousse à naturellement traverser la rue à la fin de son service pour aller boire un verre ou deux. Peut-être trois, mais pas plus. Jamais plus. Ou du moins, pas dans ce coin-là.
Jusqu’à ce que la peine ne la pousse à aller dans un autre bar, et à s’enfiler le quatrième verre. Attendre le cinquième, puis le sixièm. Et laisser la soirée passer, aussi longue et aussi pénible que toutes celles qu’elle avait pu traverser depuis qu’elle avait perdu le bébé.

Elle n’en pouvait plus, de ne rien dire. Elle n’en pouvait plus, de ce secret. Mais hors de question d’en parler à Joshua. De toute façon, c’était même pas un bébé. Rien qu’un fœtus, rien qu’une chose même pas encore formée. Hors de question de lui causer plus d’inquiétude qu’il n’avait déjà pu en avoir. Il n’avait pas à porter ça. C’était son fardeau à elle ; le poids de son inconscience, la conséquence de son impulsivité. Personne ne devait savoir. Personne ne saurait jamais.

Elle sentit la nausée remonter, alors qu’au loin résonnaient les pas d’homme, dans l’escalier. Il avait dû entendre les voix, et se relever. Venir récupérer sa fille, l’arracher d’un spectacle auquel elle n’avait pas à assister. Il arriva rapidement dans la cuisine, et ses mains se refermèrent doucement autour du petit corps de Rose. « C’est l’heure d’aller se coucher, princesse. Dis bonne nuit à maman. » Et elle eut beau tenter de resserrer sa prise sur le petit torse, celle de Joshua était plus forte. Le baiser se posa sur sa joue, doux et délicat, alors que les petits bras s’enroulaient autour de son cou. Elle ferma un instant les yeux et lâcha prise. La fillette se retrouva accrochée à son père en moins de deux, et cala sa tête sur son épaule en attrapant son pouce. Difficilement, la Pendleton se redressa, les regardant s’éloigner dans le hall d’entrée, de sa vision brouillée. Alors qu’ils disparaissaient dans les escaliers, elle sentit son corps se relâcher. En quelques pas brefs, elle parvint au cabinet de toilettes du rez-de-chaussée. Sa tête s’enfonça dans la cuvette, alors que son estomac rendait tout ce qu’elle avait pu ingurgiter durant cette longue — trop longue — soirée.

Et elle ferma les yeux, joue contre la lunette, soupirant. Sa main actionnant la chasse d’eau, pour faire disparaître sa déchéance et sa honte. Les envoyer dans les égouts, le temps d’une seconde. Les laisser s’enfoncer, tournoyer. L’eau claire qui surgit à nouveau, qui se stabilise. Ses paupières restèrent fermées, alors qu’elle guettait, pleine d’espoir, le bruit des pas de Joshua. Elle l’entendait, à l’étage ; il avait couché Rose. Il avait couché Rose, mais il ne redescendait pas. Elle n’était pas sûre d’avoir la force de monter se coucher ; pas certaine d’y arriver seule. Il fallait qu’il revienne. Il fallait qu’il l’aide. Encore une fois. Encore ce soir. Et ce serait peut-être le dernier. S’il redescendait, elle se promettait que ça le serait. Promis, juré. Craché, si c'était ce qu'il voulait.

Et au bout de quelques minutes, les pas se font à nouveau entendre dans les escaliers. Et son cœur s’emballe. La honte la submerge et la culpabilité s’intensifie, alors qu’elle sent le bras se glisser sous ses épaules et l’aider à se relever. Alors elle s’accroche à la dernière bouée qui accepte de lui rester. De rester là. Pour elle, contre vents et marées. Pour le meilleur, et surtout le pire, qu'ils s'étaient promis. Pour combien de temps encore ?

Il restait, oui. Mais ce jour finirait par arriver où il douterait.
Ce jour finirait par arriver, où il ne serait plus sûr qu’elle le méritait.


Les mains posées à plat sur la table, de chaque côté de l’enveloppe kraft, elle fixait l’objet comme s’il allait lui sauter à la gorge. Il fallait qu’elle respire. Il fallait qu’elle se reprenne. Ce truc n’allait pas la bouffer. Ce truc n’allait pas la tuer. D’toute façon, il l’avait déjà fait. Le jour où elle l’avait vu pour la première fois sur la table, papiers alors sortis et laissés bien en évidence sur le dessus. Le stylo posé à côté, comme une invitation. Vas-y, signe. Signe ça. C’est terminé, Meave. Va pourrir ta vie si ça te chante. Mais dans ce cas, laisse-nous le droit de ne pas te regarder t'enfoncer. Dans ce cas, signe ça.

Elle avait paniqué, brutalement dégrisée. Elle avait crié le nom de Joshua. Et pire, encore ; en se rendant compte que les chaussures d’enfant avaient disparu de l’entrée, elle avait hurlé le nom de Rose. Partout, dans cette foutue baraque soudainement trop grande et trop vide, elle s’était époumonée. S’était mise à pleurer sans même s’en rendre compte, avalant les marches de l’escalier pour entrer en trombe dans la chambre vidée des affaires essentielles. Plus de petite brosse à dents dans la salle de bain, plus de tube de dentifrice à la fraise. Et les affaires qui volent hors des tiroirs de la commode du couple Pendleton. Il a pris l’argent qu’il gardait toujours de côté, le fric qui était là. Il avait tout pris. Il s’était tiré. Il s'était tiré, et tout ce qu’il avait daigné lui laisser, c’était quelques putains de papiers et un stylo pour les signer. C’était un miroir planté dans leur maison soudainement silencieuse, un foutu miroir pour qu’elle se regarde et qu’elle se rende compte de ce qu’elle avait fait d’eux. Il s’était tiré, emmenant Rose avec lui. Éteignant la lumière de ce putain de phare qui lui permettait encore de rejoindre le port sans se noyer. Il s’était tirée, et il la laissait crever là sans plus s’en soucier.

Elle avait pleuré, elle avait hurlé. Elle avait fracassé à terre toutes les affaires qu’elle avait pu trouver. Bouteilles de parfums, cadres proprement accrochés. Les verres, les assiettes, les tables et les chaises. Sa colère avait tout submergé, et elle n’avait pas cherché à la retenir. Pas une seule foutue seconde elle n’avait pensé à s’arrêter, pensé que ça lui faisait plus de mal que de bien de se mettre dans cet état. Il était parti, et ce qu’elle faisait maintenant n’y changerait rien. Il aurait fallu y penser avant. Avant de s’envoyer en l’air avec Darrell. Mais réfléchir avant d’agir, c’était beaucoup trop compliqué quand on était rendu où elle était. Trop bas pour s’en sortir, trop bas pour voir la surface. Trop bas pour vouloir remonter. Là où la seule solution résidait dans l’abandon à sa déchéance et à sa souffrance.

Lorsqu’elle s’était finalement calmée, lorsqu’elle s’était reprise et qu’elle avait tenté de faire du tri dans ses pensées, elle avait réalisé ce que tout ça impliquait. Elle s’était empressée d’aller lire dans cette sentence ce qui l’intéressait. La garde de Rose. Et elle avait titubé quelques instants, battant des cils, le cœur montant pour s'accrocher à ses lèvres. La garde exclusive de Rose Pendleton est accordée à son père, Joshua Pendleton. La salle de bain avait cette fois été trop loin. Et elle s’était contentée de l’évier, vomissant son dégoût et son désespoir, sa terreur et le vide qui s’était emparé d’elle. Elle avait mis longtemps avant de réussir à mettre de la cohérence entre ses gestes et ses pensées. Longtemps avant d’attraper le téléphone et de lancer un appel au secours. Quelques mots, lâchés d'une voix tremblante. De la voix de ceux qui sont tombés plus bas que jamais ils n'auraient pu l'imaginer. J’ai besoin d’aide. S’il vous plait.

Cette putain d’enveloppe et les papiers qu’elle contenait l’avaient déjà tuée. Ils l’avaient fait toucher le fond, et lui avaient permis d’enfin pousser de ses deux pieds sur le sol vaseux pour remonter. La noyade s’était terminée, et on l’avait réanimée. La cure de désintoxication avait été extrêmement difficile à supporter, mais elle y était arrivée. Elle y était arrivée, et elle s’en était tirée. Quatre mois. Ça faisait quatre mois, aujourd’hui, qu’il était parti. Quatre mois qu’elle n’avait plus pris une goutte d’alcool ou une poussière de drogue, quatre mois qu’elle était sevrée. Quatre putains de mois, jour pour jour. Aujourd’hui, on l’avait laissée sortir. On lui avait souhaité bon courage. Fin du traitement : elle n’avait pas d’argent pour payer et rester plus longtemps. Fin du traitement, fin de l’emprisonnement. Il lui restait juste de quoi se payer quelques nuits d’hôtel et un aller simple pour Blackwood. Et elle ne demandait rien de plus.

Alors elle attrapa les papiers sans plus réfléchir. Elle les fourra dans son sac, en saisissant son téléphone pour composer le numéro de Gary. Bien le seul à encore prendre des nouvelles d’elle. Elle poussa un léger râle d’exaspération lorsque ce fut le répondeur qui résonna, mais patienta. Elle allait laisser un message, tant pis. « Gary, c’est moi. » qu’elle commença. Elle fourra des vêtements un peu au hasard dans son sac en même temps, tenant encore le téléphone d’une main. « J’suis sortie y a deux heures, comme prévu, tout va bien. » Elle lâcha l’appareil, le coinça entre son épaule et son oreille. Continua de parler, accéléra le rythme de préparation des bagages. « Je pars pour Blackwood, faut que j’aille parler à Joshua et récupérer Rose. » D’un autre côté, le répondeur tombait bien : il n’allait pas pouvoir trouver le temps de lui dire qu’il valait mieux appeler avant de partir.  « Pas la peine de passer faire péter la bouteille d’eau, et m’attends pas non plus. J’t’appellerai en rentrant, si j’me suis pas fait manger par un ours canadien d’ici là. » Petite private joke qui ne manquerait pas de le faire sourire, elle le savait. « Prends soin d’toi. Bye. » Et elle raccrocha. Le portable atterrit au fond de sa poche, tandis qu’elle fermait son sac.

Elle regrettait de n’avoir pu entendre la voix de son frère avant de partir. Elle ne se souvenait pas avoir déjà quitté Chicago, mais l’inconnu ne l’effrayait pas. C’était le moment de goûter à autre chose. Quitte à ne plus avoir aucun repère, autant partir. Autant se laisser aller à pourchasser ces fantômes qui l’avait fuie — abandonnée. Elle aurait voulu entendre la voix de Gary une dernière fois avant de s’en aller. Mais peut-être que dans le fond, elle avait déjà en mémoire tout ce dont elle avait besoin pour imaginer ce que cette discussion aurait été. Quelques mots, un roulement d’yeux au plafond, mais pas de franche obstination, en lui laissant tomber ses phrases douces et mesurées. « C’est une mauvaise idée, mais ça j’crois que tu l’sais déjà. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu m’enverras une carte postale s’il t’reste des petites pièces. Bon courage. Fais gaffe aux ours, et prends soin de toi. »

C’est une mauvaise idée, Meave. Combien de fois lui avait-il simplement dit ça ? Et y avait-il seulement une fois où il ait eu tort ? Elle y songeait, ses pieds foulant le pavé. Au fond de la poche de sa veste, ce petit carnet où elle empilait les croix pour chaque jour de sobriété lui donnait du courage. Le courage de continuer sur sa lancée. Le courage d’avancer et de lui prouver que cette fois, oui, cette-fois-ci, il avait tort.

Cette fois, elle y arriverait.
Cette fois, elle s’en sortirait.


Dernière édition par Meave Pendleton le Dim 8 Nov - 1:13, édité 10 fois
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Ezeckiel Morgenstern
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 22:13

re-bienvenue avec ce personnage de fifou diego
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 22:37

MA FEMME T'ES PARFAITE MÊME SI JTE DÉTESTE red
mais Clo, toi je t'aime bed bed bed
REBIENVENUUUE bed Bonne chance pour ta fiche, si tu as des questions, n'hésite pas luv
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 22:45

Re-bienvenue sur le fofo ! Bonne chance pour ta fiche red
Si tu as des questions, pose les à ton boloss de mari xDDDDDDD ou à moi si tu veux un service client digne de ce nom 8D
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeVen 6 Nov - 23:51

Mais ça sent le caca de diarrhée par ici ! al ghé diego
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Meave Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 0:57

zouzoukiel, thanks. al entre ricains, j'viendrai chercher un lien. diego


MOSHUA LE DÉTESTABLE PARFAIT, C'EST ÇA, AIME-MOÉ, DÉTESTE-MOÉ, DANS TOUS LES CAS JE TE DÉTESTERAI ENCORE PLUS D'AVOIR PONDU CE SCÉNARIO DE FIFOU DU TONNERRE QUI TUE TOUT. bof bof fuck heureusement que j't'aime encore plus que tout ça, hein. bed bed bed j'espère que ta meave te plaira. ghé et en cas de question j'hésite pas à venir faire pipi partout chez toi, t'en fais pas. al /out/


julian, merciiiii. al bril même si j'viens pas pour les questions, j'viendrai au service client pour des liens, t'peux compter sur moi hein. perv cute I love you


mochtyee, t'as juste dû oublier l'déo c'matin, ça doit être ça. ghé diego (jeutèm quand même. al )
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Daisy Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 13:45

L'ex belle-sœur diabolique. al
(re)bienvenue parmi nous, amuse toi bien avec ce nouveau personnage. I love you
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 14:55

tatiana et ce scénario, je ne peux qu'approuver ces choix de malade red red

rebienvenue I love you
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Dorian Sherman
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 15:14

ce scénario al al huhu
rebienvenue tikeur
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 16:47

Rebienvenue miss et bon courage pour écrire ta fiche. lilheart
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Meave Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 17:19

merci à tout les quatre. red miou lilheart
puis oui, ce scénario est trop parfait, j'ai pas pu résister quand j'l'ai lu, alors voilà. j'vous envahis doublement. bof bof cute
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Lincoln Berlinski
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeSam 7 Nov - 18:01

RE-BIENVENUUUUUE red red

Ce scéna est juste top, bonne chance pour la fin de ta fiche ! fire
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Meave Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeDim 8 Nov - 1:15

merciiiiiii. bril et oui, j'ai trop craqué, et je regrette tellement pas, ahaha. Arrow héé
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Clara Moriarty
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeDim 8 Nov - 10:17

ertyuiofrvgn bed jte fais des bébés et ta fiche est parfaite omg ghé ghé

félicitations, tu es validé(e) !
t'es trop swag kikou lol, tmtc bg !
High five gros, t'es officiellement validé(e) sur OTD ! C'est la classe,du coup, je te donne un premier conseil de survie :don't fucking move ! et puis si rien qu'en regardant le gif t'es complètement paralysé, c'est normal, c'est stressant quoi yay

Pour commencer tu peux aller vérifier dans le bottin des avatars, si on a pas oublié de rajouter ton avatar, si jamais c'est le cas, n'hésite pas à le signaler qu'on puisse régler ça au plus vite. Ensuite, les listings, si tu veux une maison passe chez notre agent immobilier et si tu as un job, tu peux le recenser par là.

Ensuite, si tu veux chercher des liens, c'est ici que ça se passe, faire une fiche de liens et passer dans celles des autres est essentiel pour l'intégration. Et puis, si tu veux un partenaire de rp, tu peux aller chercher dans ce sujet. Tu peux également faire un scénario par là en respectant le modèle et les règles, ça va sans dire. Le plus intéressant pour la fin, tu peux également venir flooder avec nous en faisant un tour ici ! N'hésite pas non plus à poster dans la fiche bazzart, un petit mot, ça fait toujours plaisir

Sur cette avalanche de liens, nous te souhaitons encore une fois la bienvenue parmi nous et sache qu'on t'aime déjà fort loove du coup, deuxième conseil de survie shoot pas les serrures c'est pas discret Arrow et encore moins juste après avoir renversé un bidon d'essence euh
VOILA ! Maintenant, à toi de jouer mon petit red
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Meave Pendleton
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitimeDim 8 Nov - 13:19

hkjgtyui merciiiiii mi amor. bed bed j'suis vraiment contente qu'elle t'ait plu. miou lilheart
rendez-vous dans le rp avec tes deux moches. huhu Arrow
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MessageSujet: Re: ≈ blackened bones. (meave)   ≈ blackened bones. (meave) Icon_minitime

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