sweet poison - anaïs - 22 ans

ft. shantel vansanten - personnage inventé.

fréquence de connexion : 7j/7. pays : frannce. avis sur le forum : jolem quoi. avez vous des suggestions : m'empêcher de faire des compte plz. comment l'avez vous connu : on se le demande. dernier mot : Jj'au juste trop la dalle .

Adieu Blackwood, bonjour Cambridge. C’était loin du Canada qu’elle partait la petite Evey. Elle n’avait que seize ans, elle était encore jeune. Trop jeune d’après sa mère qui avait du mal à l’imaginer loin d’elle. Mais Cambridge, c’était un rêve qui était désormais à porté de main. Evey, c’était la petite intello de la famille. Surdouée même qu’on l’avait dite après plusieurs évaluations psychologiques. Elle semblait tout comprendre plus rapidement que les gamins de son âge. Ce n’était pas pour rien qu’elle se retrouvait à Cambridge à seulement seize ans. Elle était douée. Vraiment douée. Et puis ce n’était la petite intello timide avec ses grosses lunettes au premier rang de la classe. Elle avait aussi un certain talent d’oratrice, elle était à l’aise en société. On disait qu’elle que tout lui réussissait. C’était ce qu’elle aimait croire elle, du haut de ses seize ans, alors qu’elle avait la tête pleine de rêve et d’espoirs. Evey était pourtant née dans une famille tout ce qu’il y a de plus normal. Une famille d’apparence sans histoire. Les Keating étaient installés à Blackwood depuis des années, toujours d’après ce que disait son père. Sa mère, il l’avait rencontrée au lycée. Une histoire banale en somme. Ils avaient eu un premier enfant, Evey. Puis un fils et une dernière fille. Trois enfants, ils étaient dans la moyenne. Rien ne semblait démarquer les Keating du reste des habitants de Blackwood et c’était très bien comme ça. Aussi loin que ses souvenirs remontaient – et elle avait une excellente mémoire – Evey avait toujours été heureuse. Elle s’entendait bien avec ses parents, mais aussi avec son frère et sa sœur. Il n’y avait vraiment rien à signaler au sein de la famille. Pas de problèmes particuliers et c’était très bien comme ça. Evey était ce genre de fille qui aimait la simplicité. Elle n’avait jamais cherché à se faire remarquer. Tout ce qu’elle voulait, c’était réussir ses ambitions, devenir une scientifique de plus ou moins grande renommée, être heureuse. Se marier sans doute, pourquoi pas avoir des enfants. Elle voulait une vie simple, avec le moins d’embuches possibles. Elle ne demandait pas la lune, juste une vie banale. C’était une nouvelle étape de son parcours qu’elle commençait là, loin de son canada natal. Une étape qu’elle voyait déjà brillante et parsemée de réussite. Elle n’avait pas l’habitude d’échouer. Ça ne lui était jamais arrivé jusqu’à présent. Il n’y avait aucune raison pour que ça commence aujourd’hui. C’était que cette vie banale, trop banale sans doute, l’avais rendue naïve. Du haut de ses seize ans, elle avait un QI très nettement supérieur à la moyenne, mais il y avait encore trop de choses qu’elle ignorait de la vie. Toutes ces choses qui pourtant, tôt ou tard viendraient lui tomber sur le coin du nez sans crier gare et la chute, elle serait haute, trop haute parce qu’elle n’y était absolument pas préparer. Elle ne pouvait pas s’y préparer tant tout allait bien dans le meilleur des mondes pour elle. On disait toujours que la roue finissait toujours par tourner et malheureusement, elle tournerait.

« T’as terminé ta liste pour les invitations ? » Une longue liste devant elle, elle cherchait ce qu’elle pouvait barrer. Le fleuriste, c’était bon. D’un trait épais, elle raya le mot de la liste. La salle, elle s’en était occupée plus tôt dans la journée, elle pouvait retirer ça de la liste. « Je m’en occupe demain, promis. » Elle soupira avant de relever les yeux vers son fiancé. Ça faisait une semaine qu’il le lui promettait. C’était un mariage qu’ils organisaient, elle ne voulait rien laisser au hasard. Elle ne pouvait pas laisser quoi que ce soit au hasard, elle voulait que ce soit parfait. C’était son mariage après tout. « Tu avais déjà dit ça la semaine derrière, Matt. » Les yeux rivés sur sa liste, elle regardait le mot invités, lui, elle ne pouvait pas le rayer. Tant pis. Il fallait qu’elle reste positive, tout allait bien se passer. Pourquoi est-ce que quelque chose se passerait mal hein ? Ils étaient heureux et amoureux, alors tout irait bien. Ils s’étaient rencontré à Cambridge, il l’avait suivie à Blackwood quand elle avait voulu revenir. Ils travaillaient tous les deux dans un labo de la ville. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, alors elle l’aurait avant le jour j sa liste des invités. Elle y croyait. « Mais j’avais cette expérience au labo, tu sais, moi, mon microscope … » Un large sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Il savait toujours trouver les mots pour lui parler celui-là. Expérience et microscope, deux mots qui pouvaient tout changer pour elle. « Tais-toi, maintenant je t’imagine tout sexy avec ta blouse blanche et ton microscope. » Rapidement, il lui arracha la liste qu’elle avait entre les mains pour la poser plus loin, qu’elle s’en débarrasse enfin, elle ne la quittait jamais longtemps. Focalisée sur ce mariage qui allait arrivé plus vite qu’ils ne pouvaient l’imaginer et qui la stressait comme pas permis. « Oh tu sais, je devais même avoir des éprouvettes et un colorant iodé. » Elle ne pu s’empêcher de rigoler, sans doute que n’importe qui d’autre l’aurait pris pour un fou, à parler comme ça de matériel scientifique avec une voix charmeuse. Mais entre eux, la science était une évidence. Peut-être qu’ils étaient fous pour ça, mais ça n’avait pas d’importance. « Tu sais toujours comment le séduire hein ? » Il rigola à son tour avant de venir l’embrasser. Il savait définitivement comment s’y prendre avec elle et maintenant, ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne soient mariés. Elle avait hâte. Elle savait d’avance que ce serait le plus beau jour de sa vie. Une nouvelle étape à franchir, un nouveau moment de bonheur dans sa petite vie parfaite, parce que tout allait toujours bien dans la vie d’Evey. C’était un chemin sans embûches et avec toujours beaucoup de bonheur, ce dont elle rêvait depuis toujours. Ses buts, ses rêves, elle les avait atteints à présent et il n’y avait plus rien qui ne pourrait jamais se mettre en travers de sa route. Bientôt, elle serait mariée et plus heureuse que jamais.

La neige tombait fort, elle s’écrasait contre les fenêtres avant de s’écraser contre la vitre. Maudite neige qui n’en finissait plus. Mais, ce paysage enneigé, il était beau. Si beau.  Il aurait été parfait pour les photos de mariage. Mais il n’y en aurait pas. Elle se tenait là pourtant, dans sa grande et belle robe de mariée, dans cette salle parfaitement décorée et complètement désertée alors qu’elle aurait dû être pleine. Tout avait été parfaitement prévu. La seule chose qu’elle n’avait pas envisager, c’était que son fiancé puisse mourir dans la nuit précédent leur union. Enterrement de vie de garçon qui l’avait poussé à aller faire le con dans les bois. On disait qu’il s’était fait attaqué par des animaux. Des loups. Et bien les loups devaient être sacrément bizarres dans le coin pour déchiqueter le corps de Matt de la sorte. Parce qu’elle l’avait vu le corps. Quelques minutes plus tôt alors qu’on l’avait appelée pour qu’elle identifie le corps. Elle s’était pointée à la morgue dans sa belle robe de mariée. Ça avait fait tâche dans le décor. Tant pis, elle n’avait pas eu le temps de se changer. Elle n’avait même pas envie de faire l’effort de retirer cette robe. Il n’y avait plus rien qu’elle ait envie de faire, à part pleurer avachie dans un coin de cette fichue pièce. Tout aurait dû être parfait. Elle était censée se mariée, être heureuse pour le restant de ses jours et au lieu de ça, elle se sentait incroyablement malheureuse. Ça aurait dû être le plus beau jour de sa vie et pourtant, c’était le pire. L’homme qu’elle aimait était mort le jour de leur mariage. Ça y est, elle avait tournée la roue et Evey, elle n’était vraiment pas prête. C’était trop pour elle. C’était trop dur. Elle avait l’impression d’être en train de mourir, tellement son petit cœur au fond de sa poitrine lui faisait du mal. Ce n’était pas possible, il fallait que ce soit un simple cauchemar. Elle allait se réveiller et tout redeviendrait comment avant. Tout ça, ce n’était qu’une illusion. Réveille-toi Evey. Elle ferma les yeux avec force, mais ce fut sur le même enfer qu’elle les rouvrit. Qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter ça hein ? Peut-être qu’elle avait été trop heureuse jusqu’à présent et que la vie avant décidé de lui faire payer son bonheur naïf. Vie de merde. Enervée, elle attrapa un pout de fleur sur la table pour le faire voler à travers la pièce, elle avait payé pour ça, elle pouvait bien en faire ce qu’elle voulait. Elle avait payé pour tout ce qu’il y avait dans cette fichue pièce. Elle commença à s’énerver et c’était les assiettes, les verres, tout ce qui lui passait sous la main, qui volaient à présent. Et la jolie pièce, soigneusement préparée était devenue un véritable chaos. Tout comme sa vie. Elle n’en pouvait plus. Au milieu des débris, elle tomba à genoux, en larmes. Elle aurait dû se marier aujourd’hui et pas seulement. Elle aurait dû annoncer à son nouvel époux qu’elle était enceinte. Ils auraient dû commencer une magnifique vie et tout ce qu’il lui restait à présent, c’était le chaos le plus total.

Elle se souvenait encore de ses lèvres contre les siennes. Hector, celui avec qui elle aurait pu tourner la page. Celui qui l’avait soutenue ces derniers mois alors que plus rien n’allait. Elle se souvenait tellement bien de ce baiser échangé dans les rues de Blackwood. Ça avait été si agréable. Son cœur avait soudainement recommencé à battre alors qu’elle avait l’impression qu’il était mort avec son fiancé. Elle avait maudit cette tombe devant laquelle elle était restée trop longtemps. Elle avait détesté tellement de chose ces derniers mois, tout même. la vie elle-même. Mais il y avait eu Hector et ça avait tout changé. Avec lui, elle n’avait plus l’impression d’être simplement la veuve éplorée, enceinte et complètement perdue. Elle avait l’impression d’être quelqu’un ayant des chances de se reconstruire. Ce baiser ça avait été un renouveau dans sa vie. Une page trop lourde qui se tournait enfin. Mais elle avait tout foiré. Elle avait été idiote. Elle avait tellement voulu savoir ce qui était arrivé à Matt qu’elle avait pris des risques inconsidérés et cette nuit, ça avait été la goutte d’eau faisant déborder le vase. C’était la vie de Dani qu’elle avait risquée, pour aller étudier les loups en pleine forêt, pour comprendre ce qui n’allait pas chez eux. Puis, elle s’était éloignée avec Hector, c’était là qu’ils s’étaient embrassés, là que tout aurait pu changer. Mais Danielle s’était faite agressée. Par qui, par quoi, c’était un mystère. Mais elle aurait pu mourir et d’après Hector, c’était parce qu’Evey avait été imprudente. Parce qu’elle les avait conduit dans les bois en sachant très bien que c’était dangereux. Oui, elle le savait. C’était dans ces mêmes bois après tout que son fiancé était mort. Elle était stupide. Enceinte jusqu’au cou à prendre des risques débiles. Il lui en voulait tellement. Pourtant, Dani allait bien. Elle était malade, comme tous ceux qui avaient survécu aux attaques des loups. Elle avait cette étrange infection lupine et il semblait bien que cette maladie en elle, c’était une réponse à de nombreuses question. Elle allait bien et en plus grâce à elle, les recherches allaient pouvoir continuer. Au moins sur ce point – comme sur tous les autres sûrement – Danielle et Evey étaient d’accord. Cette maladie n’était pas un problème, c’était un avantage. Il fallait qu’elles en profitent. Hector ne voyait pas les choses de la même façon. Sa sœur était malade, elle aurait pu mourir cette nuit là et toute la faute revenait à Evey. Quelle faute ? Qu’elle se demandait un peu trop souvent, incapable de comprendre l’étendue de ses conneries. Parce que dans toute cette merde, il y avait quand même un point positif, la science allait pouvoir continuer et c’était peut-être ce qui comptait le plus pour Danielle, comme pour Evey. Peut-être qu’elles étaient juste complètement folles dans le fond, mais tant pis.