AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez | 
 

 Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦ William

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Ozalee Ashaisha
Ozalee Ashaisha
— MEMBRE ≡ The lonely wolf —
≡ avatar : Ruby Rose
≡ inscrit le : 07/12/2015
≡ messages : 63
≡ métier : Marginale serait sans doute ce qu'elle répondrait, mais le terme artiste serait plus adéquat.
MessageSujet: Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦ William    Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦  William  Icon_minitimeSam 12 Déc - 1:38

Dear, can't you hear that I'm begging you?
Your misplaced sense of superiority, the result of your unbearable form of Vanity
William ✧ Ozalee
Quelques semaines plutôt ; Deux semaines plutôt ; L’air empestait le parfum capiteux et la peinture, le tout s’emmêlant à l’odeur des canapés que distribuaient des hommes aux gants blancs sur des plateaux d’argents. Le mélange d’aromates aurait suffit à lui soulever le cœur ou encore à faire naître une migraine au sein de son lobe frontal. Elle n’en avait cure. Ce n’était pas par plaisir qu’elle était ici, se mêlant à ces gens d’une classe sociale supérieure à la sienne, écoutant avec un sourire fabriquer de toute pièce les discussions des ses gens qui se croyait si intéressant. Des personnes qui n’avaient rien faire pour mériter ce qu’ils avaient sinon d’être nées sous une bonne étoile, dans la bonne famille. Au milieu de cette foule charmante, elle était le cheveu sur la soupe, la petite chose indésirable à qui on offrait les sourires les plus hypocrites. Ozalee ne s’en souciait guère, les occultant comme elle avait ignoré les sobriquets et les plaisanteries de ses camarades de classes des années plutôt. Après tout, la jeune femme n’était pas là pour se faire des amis parmi ces individus, son but était plus précis, plus calculé. Jamais elle ne se serait éloignée de Blackwood pour un vulgaire vernissage d’un artiste dont elle n’avait jamais entendu parler. Non qu’elle éprouve pour sa ville natale des sentiments d’attachement si puissant qu’elle dédaignait s’en éloigner, c’était seulement qu’en général, elle choisissait ses occasions. Cette fois-ci, elle avait dû mentir à ses parents sur les raisons de son départ, disant qu’elle désirait passer une audition pour Roméo et Juliette dans la capitale de la province d’Alberta. Ce n’était pas le mensonge le plus original qui soit, mais personne n’avait bronché, lui souhaitant seulement bonne chance. Les problèmes financiers de ses parents étaient plus graves que sa fratrie l’imaginait et quelqu’un devait faire quelque chose avant qu’on leur prenne la maison ou le refuge. Qu’importe si elle devait piétiner son orgueil, enfiler une robe de soirée et passer des heures dans la salle de bain à appliquer du maquillage sur sa peau pour camoufler les arabesques colorées qui décoraient son épiderme.  Elle ne pouvait s’empêcher de penser que son petit frère lui ferait une remarque en la voyant ainsi, il lui aurait probablement dit que pour une femme, elle ressemblait à une dame. Ce qui, aux yeux d’Ozalee, ne voulait pas dire grand-chose.

Plus souvent que nécessaire ses prunelles quittaient le visage de la femme qui lui racontait sa vie à la façon dont on parle d’un livre qui nous a particulièrement marqué. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que son fils ne suçait plus son pouce depuis quelques jours? Ozalee se contentait de sourire, d’hocher la tête lorsque c’était nécessaire, cherchant du regard sa proie à travers la foule. Elle le repéra un peu plus loin, observant une toile aux couleurs bariolées, un verre à la main, silhouette solitaire parmi cette mer de gens. S’excusant auprès de la femme aux flots de paroles interminable, l’artiste s’approcha de cette figure si connu à Blackwood, cet homme qui avait écrasé la terre de ses ancêtres sans aucun respect et qui en avait payé le prix. L’histoire des enfants Washington avait fait la une des journaux et si elle compatissait à la douleur qu’il avait pu éprouver devant la mort de sa progéniture, ses sentiments n’étaient pas emprunt de pitié pour autant. Elle se posta près de lui, un verre de champagne coincé entre ses doigts, affichant un air dégagé. « Joli, n’est-ce pas? » Oza’ lui jeta un coup d’œil en biais avant de reposer ses mirettes sur l’œuvre d’art, un sourire mutin étirant ses lèvres boudeuses. «  Enfin, si on oublie les coups de pinceau imprécis et l’effet d’ombre tout sauf réussit. »  Elle porta son verre à ses lèvres, laissant les bulles de champagne chatouiller sa langue. Malgré la tenue, les manières de la métisse était empreint de cette carence de délicatesse qui la caractérisait tant, rappelant sans arrêt qu’elle ne faisait pas partie de ce monde-là. Contrairement à ces gens, Ozalee n’était rien d’autre qu’un joyau brut qui ne demandait qu’à être polie. C’était pourquoi elle l’avait choisit lui. Il n’avait pas son égal dans le domaine et puis, il était beaucoup plus facile de s’approcher d’un homme qui vivait près de chez soi. William Washington avait le malheur de vivre dans la petite ville de Blackwood, non que ça facilite sa tâche, mais c’était un petit plus quand même. Elle nota le regard onyx de l’homme qui la scrutait avec attention, pendant quelques minutes, elle se fit un plaisir de soutenir ce regard, laissant le bleu clair se noyer dans la nuit noir.


 
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
William Washington
William Washington
— MEMBRE ≡ The lonely wolf —
≡ avatar : Mads Mikkelsen
≡ inscrit le : 10/11/2015
≡ messages : 255
≡ métier : Président d'une multinationale d'audiovisuel et du 7ème art (Galaxy Drop), Investisseur & Dénicheur de talents.
≡ quartier : 158 south blackwood - middlefield road.
MessageSujet: Re: Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦ William    Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦  William  Icon_minitimeLun 14 Déc - 23:08


U
n conglomérat sentencieux. Encore. L'on échappe pas à la marotte, surtout pas après plus de trois décades de métier. Mais William s'en lamente moins que son quant-à-soi ne le montre, il est usuel pour lui de musarder dans des atours de nonchalance, alors même qu'il apprécie le lieu et l'instant. S'il s'avoue volontiers quelque peu las des mondanités dignes de ce nom, cette cérémonie n'est pas célébrée en grande pompe – du moins, pour lui, qui coudoie le faste et la surenchère de ce monde à l'instar d'un lion dans sa savane. Le vernissage a certes convoqué son chapelet de grands noms et a encouragé ces bonnes gens à apparaître étincelants, parfaitement toilettées comme des consanguins attendant leur pedigree. Il ne fait pas exception. Il constate seulement, à chaque fois un peu plus, l'univers dans lequel il traîne sciemment la patte. Jadis, il avait eu plus d'engouement à amener des anonymes sur le devant de la scène, comme il savait si bien le faire. Fut un temps, il avait eu davantage de goût à donner vie à tel projet, à sustenter l'Art dans tous ses pans plausibles. C'est toujours à travers cela qu'il vit, mais ce qui avait été ambroisie lui semble aujourd'hui plus insipide. Il lui est ardu de faire preuve d'objectivité et de voir la félicité transcender ses poulains et leurs œuvres, alors que lui... Lui. Il se sent vagabond sur son sentier de croix, l'âme moribonde et l'esprit tout tourné vers des priorités qu'il ne peut parachever. Il est devenu un sombre sire, il le sait, en particulier dans cette masse qui le noie de ses couleurs chamarrées. Il n'arrive pas à être autre chose qu'un ectoplasme ambulant, suant d'une affliction tant sempiternelle et abyssale que les murs en fonderaient de désespoir. Il devrait un tant soit peu se réjouir, pourtant, c'est un jeune artiste émérite et en pleine ascension du chemin pentu de la gloire qu'il révèle en ce jour. Un quidam tiré des landes épatées du Danemark, que les drôles de lubie du destin lui ont fait rencontrer. A n'en point douter, lui, savoure plus que jamais cette occasion qui lui est toute dédiée. Reste à voir si l'avarice va s'emparer de lui comme un démon possède le hardi invocateur, le détail compte, mais il n'est pas tout, et s'avère souvent être l'ennemi de la réussite. Non pas que le sieur Washington se sente particulièrement bien placé pour en causer, dans son cas toutefois, être né immensément riche lui a permis de tourner l'échine à la cupidité.

Il esquive les groupuscules entassés çà et là, et se plante aux abords de l'une des toiles ayant recueilli le plus de succès, de ce qu'il a cru comprendre. Engoncé dans ses pensées, il ne remarque ni ses lèvres s'abreuver un peu expéditivement du champagne, ni l'approche intéressée d'une donzelle. Il ne l'aperçoit que lorsque celle-ci s'adresse à lui – ou parle t-elle à qui veut bien l'écouter ? Elle le lorgne en même temps que lui l'observe, il devine qu'il est bel et bien la cible de ces prémices de conversation, et il ne lui faut pas même la seconde intervention pour augurer une essence d'insurgée chez son interlocutrice. Son apparence s'exprime pour elle, elle fait partie de ces personnes qui se complaisent dans la confusion du genre – de leur genre, en l'occurrence. Elle ressemble aux mannequins que l'on voit dans les vitrines des magasins, un faciès sans une rayure d'imperfection, une crinière coupée courte et un galbe fuselé. Il croise les quartz où ses grands cils papillonnent, c'est comme une danse entre deux perles d'eau et deux billes de roche volcanique qui tente la communication. Il a bien l'envie d'analyser un peu plus ce physique singulier, mais toiser ainsi une demoiselle est discourtois, et qui plus est, elle semble attendre une réaction de sa part.

« L'Art a cela de bon qu'il charme ses spectateurs de bien maintes façons. Que l'on n'y cède ou pas, cela nous regarde. » Il reporte ses prunelles sur le tableau, et loin de vouloir se taire sur cette note un peu sèche, il poursuit. « Il n'aura fallu qu'une réinterprétation des structures spatiales à Picasso pour créer le cubisme, et encore, selon l'Histoire, cela semble s'être fait sur un malentendu. Non pas que j'ose comparer l'un des plus grands peintres à notre ami du jour, mais il m'est d'avis que notre interprétation découle directement de notre propre parcours, de ce qui a façonné nos goûts et nos préférences, et que ce qui peut en naître pourrait très bien être l'aube d'un nouveau mouvement artistique... comme ne rien être du tout. » Il songe aux « Demoiselles d'Avignon », qui, elles, ont plus qu'un problème de coups de pinceau imprécis et d'effet d'ombres raté. Se faisant plus intrépide, il s'avance davantage et ose désigner une partie spécifique de l'oeuvre d'un contour aérien du doigt. « Cette pénombre pas très réussie comme vous le dites, n'est peut-être pas une simple macule noire, si on la prend en compte dans l'atmosphère générale du tableau. Et si chacun de ces coups de pinceau imprécis étaient volontaires, potentiellement menés par une volonté de se marginaliser du traditionalisme en peinture. Croyez-vous qu'il soit mieux de condamner ce qui n'est pas habituel ? » Il fait volte-face pour la contempler, un rictus imperceptible au coin des lippes. Il fait une référence franche à elle. A elle, et sa gueule singulière qui n'est pas plus désagréable à admirer que l'oeuvre dont il est question, pour peu que l'on ne soit pas obtus d'esprit. Lorsque l'on versait dans l'Art, surtout, il fallait être ouvert, enclin à accepter ce qui nous est étranger, et ne pas se convaincre que notre bulle est meilleure que celle du voisin. William a les traits d'un vaniteux et rigide de surcroît, et s'il a effectivement son orgueil et ses dogmes, il n'est pas une façade imperméable comme certains aiment à le conclure.
Cette fois, il arbore un simulacre de sourire et pivote le museau, les calots fichés au loin. « Cela dit, je ne suis pas peintre, et toute cette argutie ne constitue que mon avis personnel. J'ai simplement tendance à être contre cette philosophie kantienne qui affirme que l'art et le beau sont universels. » Il porte sa coupe d'alcool à sa bouche pour en savourer une gorgée. Il prend conscience, une fois n'étant pas coutume, qu'ergoter art est pour lui une sinécure bien plus puissante qu'il ne veut bien l'admettre. La sylphide a réussi à la transporter hors de ses ténèbres en seulement quelques phrases. D'ailleurs, il s'intéresse derechef à elle, et après avoir dégluti son breuvage, lui tend une poignée de main. « William Washington. A qui ai-je l'honneur ? »
Revenir en haut Aller en bas
 

Dear, can't you hear that I'm begging you? ♦ William

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» ☴ oh dear, we are in trouble
» william ≡ 435-582-759
» twice is destiny - ft. William
» intrigue 2, morgan & william
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
OUT OF THE DARKNESS :: 
Blackwood mountain
 :: Blackwood's surroundings
-
Sauter vers: