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 chasing life. (eddara)

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Eddard Dalvik
Eddard Dalvik
— MEMBRE ≡ The lonely wolf —
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≡ quartier : un chalet en forêt, au milieu des arbres et de la neige, coincé entre le silence et les aboiements. loin de tout ; son monde.
MessageSujet: chasing life. (eddara)   chasing life. (eddara) Icon_minitimeLun 2 Nov - 22:06


i need your grace
to remind me to find my own


La fumée s'échappe en volutes opaques d'entre ses lèvres, alors que ses gestes se font plus doux. L'animal cesse de montrer les dents et se couche, laissant sa patte blessée à l’oeil avisé de son maître. C’était une des capacités qu’il avait affichées dès tout jeune, bien que sa mère ne l’ait jamais considérée suffisante pour incarner une quelconque nature chamane. Il fallait tout, ou il fallait rien. Et puisqu’il n’avait pas tout, il n’était rien. Il n’avait jamais souffert de cette catégorisation stricte et empressée. Il n’avait jamais été, non plus, véritablement jaloux des jumelles et de leurs capacités extraordinaires, précoces et manifestes. À leurs côtés, il lui semblait évident qu’il n’était rien. Et la rancoeur a cet égard n'avait jamais eu de place dans sa vie. Nora et Nara étaient tout ce qui comptaient. Elles rejoignaient le filon maternel, tandis qu'il avait hérité de la rudesse de la fibre paternelle. Il ne leur enviait pas leur capacités, et n'aurait sûrement su qu'en faire ; protéger la pureté de la magie des esprits, voilà qui l'avait suffisamment occupé, toute la première partie de sa vie. Elles étaient belles, les jumelles. Elles étaient douces et enfantines, rêveuses et malicieuses. Des trésors à protéger ; une mission dans laquelle il s'était investi.

Alors, non. Sa capacité de communication exceptionnelle avec ses chiens ne relevait en rien du surnaturel ; pas d'après lui. Le regard des autres lui importait peu, et leurs dires encore bien moins. Il n'avait besoin de rien ni personne, et le prouvait depuis plus de dix ans déjà, retenu par sa propre solitude, et par intérêt pour la liberté, dans une propriété familiale en apparence trop grande pour un seul homme. Il répugnait pourtant l'idée de la partager. Il n'avait rien à payer de plus que les vivres, les travaux qu'il entreprenait parfois, l'eau et l'électricité ; et sur ces derniers points en particulier, il avait tendance à économiser pour se débrouiller par ses propres moyens. Pour le dernier, il avait installé un générateur sur lequel il lui fallait bien souvent compter, l'hiver venu, en raison de la mauvaise installation reliée à la maison. Personne ne prenait la peine d'améliorer l'alimentation : trop peu de gens vivaient à l'écart, et il semblait qu'on se soucie davantage des rénovations du centre-ville - à juste titre, très certainement. Il se chauffait surtout au bois, économisant au maximum le peu d'argent qu'il pouvait amasser. Il préférait dépendre le moins possible de ce rapport au dollar qui en embrigadait tant. Avoir toujours mieux, économiser pour ça, et vivre en se serrant la ceinture pour avoir le dernier modèle du dernier objet en vogue ; très peu pour lui. La société de consommation ne l'atteignait pas, et il se satisfaisait amplement de ce qu'il avait. De sa vie, ici, avec ses chiens, le silence, le fracas de la rivière coulant non loin, et la beauté de la forêt enneigée qu'il observait lorsque, l'hiver, il s'asseyait à sa fenêtre. Si, adolescent, il avait été attiré par les superficialités du monde, elles l'indifféraient désormais. L'on se prenait à regarder de travers ce mode de vie - plutôt atypique pour quelqu'un de sa génération. Mais le Dalvik ne se souciait pas plus de leur avis que de leurs regards ou leurs dires. Sa vie lui plaisait, et s'ils trouvaient à redire sur le sujet, il leur répondrait, le plus simplement au monde : « Qu'est-ce que ça peut vous faire ? C'est ma vie, de toute manière. Pas la vôtre. J'vous demande pas votre approbation pour exister. »

Gaïa a arrêté de gigoter, lorsqu'il l'a eue rentré, et qu'il l'a couchée sur une grande couverture étalée au sol. Elle a fini par se laisser complètement aller, geignant de temps à autre pour exprimer sa douleur, ses grands yeux bruns vrillés sur un point invisible, un peu plus loin. La vieille Jenny était couchée non loin et l'observait, sa grosse tête posée sur ses pattes croisées. Les soins qu'il avait pu lui administrer étaient modestes, mais généralement efficaces. Et s'il voyait l'état inchangé au bout d'un jour ou deux, il ne prendrait pas de risques ; le vétérinaire, lui, saurait quoi faire. Sa main glissa dans le poil soyeux de la chienne. Elle tourna la tête, tendit la truffe ; il lui donna quelques autres caresses avant de finalement se relever. Il retourna dans la cuisine et se lava les mains avec soin, Jenny sur les talons. Le feu crépitait doucement, prenant davantage à mesure que passaient les minutes. Il l'avait allumé avant d'être alerté par les aboiements et les grognements à l'extérieur ; un espoir de palier la fraîcheur ambiante de ce début de novembre, et de tenter d'oublier que l'hiver approchait à grand-pas. La chaleur se répandait doucement dans le chalet, comme une vague de douceur. Il s'approchait de la cheminée pour rajouter quelques bûches, lorsque des goûts vrillèrent la porte. Ses yeux se tournèrent instinctivement vers le battant clos ; un instant, durant lequel il serra les dents. Peu nombreux étaient ceux qui venaient jusque là - et qu'il n'entendait pas arriver en voiture, qui plus est. Un temps durant, il fut tenté d'ignorer sa visite, dans l'idée qu'elle finirait par se lasser et par rebrousser chemin. Mais il commençait à comprendre que ce n'était pas aussi simple. Qu'elle était capable de tenir longtemps. Ou de même finir par rentrer sans y être invitée. « J'ai vu de la lumière, alors je suis rentrée » ; son genre, définitivement.

Alors il se contente de soupirer. De traîner sa lourde carcasse au travers de sa pièce principale, jusqu'au petit hall d'entrée. Et sa main se pose à contrecoeur sur la poignée. Lorsqu'il ouvre, c'est bien le visage auquel il s'attendait qui se tient là. Pourtant, l'expression qu'il affiche le pousse à froncer les sourcils, un instant. Et sa mauvaise humeur se gèle, comme soufflée par les traits de la petite Moriarty, qui avait tout à fait l'air d'avoir couru pour sa vie. Les questions affluent mais ne se pressent pas à ses lèvres. Rien ne vient. Pas d'inquiétude, mais pas de rejet non plus. Il se contente de s'écarter pour lui laisser le passage, aussi renfrogné qu'à l'habitude.

Et la porte qui se referme derrière Clara sonne comme la promesse d'une sécurité ; le verrou qui s'enclenche, comme une volonté de la rassurer.
Comme autant de petites manières de lui dire, à contrecoeur et sans rien officialiser : « Tu peux respirer. Ici, personne ne pourra t'attraper. »
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Clara Moriarty
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MessageSujet: Re: chasing life. (eddara)   chasing life. (eddara) Icon_minitimeVen 6 Nov - 20:44

I have lost myself again.
— eddard dalvik & clara moriarty —
Help, I have done it again. I have been here many times before Hurt myself again today, And the worst part is there's no one else to blame. Be my friend, hold me, Wrap me up, unfold me. I am small and needy. Warm me up and breathe me. Ouch, I have lost myself again. Lost myself and I am nowhere to be found Yeah, I think that I might break, Lost myself again and I feel unsafe.— breathe me.

Clara s’ennuyait. Elle avait l’impression d’être comme un animal en cage, coincée à l’intérieur de sa propre maison. Elle avait envie de sortir de là, mais pour faire quoi ? Il n’y avait personne qui l’attendait dehors, elle avait toujours l’impression d’être seule. Il y avait bien des gens avec qui elle aimait trainer, mais personne qui puisse remplacer les amis qu’elle avait perdus quelques mois plus tôt. Plus le temps passait plus elle avait l’impression de devenir folle et les consultations avec le psychologue ne changeait pas grand-chose. Parce qu’elle avait l’impression que plus rien ne reviendrait jamais à la normale. Elle avait tout perdu cette nuit là et depuis le monde semblait complètement différent, presque sans intérêt. Elle avait peur du moindre bruit, elle se réveillait trop souvent à cause de cauchemars, elle devenait complètement paranoïaque et comme si ça ne suffisait pas, elle voyait son reflet dans le miroir changer petit à petit. Son teint pâlissait de jour en jour, à tel point qu’elle avait tendance à abuser du fond de teint pour essayer de ressemblait un peu moins à un cadavre. Et plus il y avait les cernes qui s’installaient, vestige des trop nombreuses heures de sommeil qui lui manquaient au compteur. Elle en passait chaque jour, un temps fou dans la salle de bain à se maquiller pour camoufler les dégâts. Mais si autour d’elle, ça suffisait pour qu’on ne prête pas attention à ses traits changés, elle, elle les voyait toujours. Elle avait même l’impression de perdre du poids, quand bien même elle passait les trois quarts de son temps libre à manger tout ce qui lui passait sous la main. Il n’était pas rare de la voir enfiler un tablier et passer la journée en cuisine, histoire d’avoir de quoi grignoter toujours à portée de main. Aujourd’hui encore elle avait passé une bonne partie de la journée en cuisine. Elle ne travaillait pas, elle n’avait pas cours, alors il fallait bien qu’elle s’occupe. Elle avait commencé la journée en nettoyant de fond en comble la maison, puis elle s’était posée devant la télévision quelques minutes avant de se relever pour se mettre en cuisine. Il fallait qu’elle s’occupe, ça lui permettait d’éviter à son cerveau de venir la torturer avec des pensées dont elle se passerait bien. Cette fichue nuit qui la hantait jour après jour. Ses amis lui manquaient, son petit ami lui manquait. Il n’y avait plus qu’elle et ce n’était pas facile à vivre. Elle, la fille complètement débile qui s’était retrouvée assommée au fond d’une mine au début d’une nuit de terreur et qui ne s’était réveillée que quand tout était parfaitement terminé. Quelle chance elle avait eue qu’on disait. Elle, elle avait plutôt l’impression que c’était un véritable malheur, parce que c’était dur d’être la seule encore debout. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que les choses auraient peut-être été différentes si jamais elle avait pu filer un coup de mains à ces amis au lieu de simplement pioncer au fond d’une mine. Elle imaginait tellement de scénarios différents pour changer l’issue de cette nuit, mais toutes ses pensées n’allaient rien changer aux faits. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle puisse imaginer, ce qui était fait était fait et changer le passer était impossible. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était s’efforcer de rester en vie et de continuer à avancer. Parce que c’était ce qu’ils auraient voulu qu’on lui disait. Personne ne pouvait prétendre savoir ce qu’ils auraient voulu dans le fond, mais c’était peut-être vrai. Alors elle continuait. Elle survivait plus qu’elle ne vivait, mais au moins, elle continuait.

Elle ne pouvait pas rester indéfiniment à l’intérieur de cette maison. Elle avait préparé le repas du soir et quelques rations supplémentaires dont elle ne savait pas quoi faire. Alors qu’elle sortait son énième tournée de muffins du four pour les poser sur le plan de travail, elle se rendit compte qu’elle en avait presque assez pour nourrir toute la ville. Contemplant l’étendu des dégâts, elle soupira. Elle avait vraiment trop cuisiné. Tant pis, elle allait s’en débarrasser. Elle nettoya un peu la cuisine avant d’attraper un panier pour y mettre quelques muffins, elle savait exactement à qui les apporter et puis, s’il en restait encore demain, elle les apporterait au cabinet. Ça ne serait pas gaspillé. Elle enfila rapidement ses bottes avant de quitter la maison, son sac à main sur l’épaule et le panier dans la main. La neige était déjà bien épaisse à cette période de l’année, mais elle s’en fichait, elle n’avait qu’un simple gilet sur les épaules, mais elle ne ressentait même pas la fraicheur de la neige qui tombait sur elle ou celle du vent qui soulevait ses cheveux. Elle ne ressentait plus le froid. On disait que ça lui venait de cette maladie, l’infection lupine comme ils l’appelaient, mais franchement, elle n’avait pas croisé de loup depuis un moment et surtout, elle ne s’était jamais faite attaquée par l’un d’eux. Alors elle ne savait pas ce que c’était, mais elle essayait de faire avec. C’était avec détermination qu’elle était partie jusqu’à cette forêt qu’elle détestait tant. Elle était le siège de ses malheurs, là où toute sa vie avant pris un tournant qu’elle aurait largement préféré éviter. Mais elle y allait quand même, parce que l’homme qu’elle cherchait y était. Il habitait suffisamment loin des ruines du chalet Washington pour qu’elle puisse s’y rendre sans ressentir l’envie folle de se tirer une balle. Vers le chalet, elle n’avait pas envie d’y retourner jamais. Pas plus qu’elle n’avait envie de s’approcher de cette fichue mine dont elle ne gardait que d’horribles souvenirs. La musique sur les oreilles, elle avançait lentement à travers les bois, quand un bruit l’arrêta net. Un cri qu’elle avait imaginé de toute pièce mais qu’elle croyait bien réel. Ce n’était pas rare que son esprit lui joue des tours. Ce cri elle l’avait déjà entendu et elle s’en souvenait bien. Elle l’avait entendu cette lui là avant que l’enfer ne commence. Rapidement, elle se mit à courir, elle avait l’impression qu’il y avait quelque chose derrière et même si c’était faux, il n’était pas question de se retourner pour vérifier, elle voulait juste courir le plus rapidement possible pour fuir cette hypothétique créature qui lui courrait après. Elle avait lâché son panier sur la route, tant pis pour les muffins. Elle courait aussi vite que possible, trop vite sûrement, il y avait un grand fossé qu’elle n’avait pas vu et la tête la première, elle avait glissé dedans. Pourtant, elle s’était relevée sans trop de difficulté, quelques douleurs par ci, par là, mais elle était bien capable de les ignorer. Elle continuait de courir jusqu’au chalet d’Eddard. Là, elle s’arrêta alors que les chiens aboyaient. Essoufflée, mais soudainement plus brave qu’auparavant, elle osa jeter un coup d’œil derrière elle, tournant juste la tête et fixant le paysage du coin de l’œil. Il n’y avait rien derrière elle. Juste de la neige et des arbres, rien de bien dangereux en somme. Elle soupira avant d’avancer vers le chalet caressant au passage les chiens qui étaient venus vers elle. Elle s’était approchée de la porte et cette dernière s’était ouverte avant même qu’elle ne frappe. « Hey, ça va ? Désolée, j’avais apporté un grand panier de muffins, mais je l’ai perdu sur le route. » Parce qu’elle était complètement stupide. « J’peux entrer quand même ? J’aurais bien besoin d’utiliser la salle de bain. » Elle en avait carrément besoin, elle sentait un peu de sang couler le long de son front, elle avait les mains égratignées, le genoux également, le collant troué, la robe trempée et le gilet qui avait l’air d’avoir fait la guerre. Mais vu la chute, ça aurait pu être pire. Ça aurait dû être pire, elle le savait très bien, mais elle semblait plus résistante, encore une des conséquences de cette prétendue infection lupine apparemment. Peut-être le seul avantage de cette fichue maladie.
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Eddard Dalvik
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MessageSujet: Re: chasing life. (eddara)   chasing life. (eddara) Icon_minitimeVen 13 Nov - 1:42


lost and insecure
you found me


Tout asocial qu’il était, il avait pourtant la sensation, à cet instant, d’avoir bien fait de passer outre son envie de l’envoyer bouler. Lorsqu’il ouvrit la porte et qu’il la vie, la mine complètement défaite, visiblement blessée mais trop préoccupée par autre chose pour s’en inquiéter, il ne put s’empêcher de sentir sa mauvaise humeur s’estomper. Comme soudainement gommée par les restes de frayeur qu’il apercevait sur le visage de sa vis-à-vis, et le sang qui coulait le long de son front. Là où, d’autres soirs, il lui aurait expressément exprimé son mécontentement et l’aurait priée sans grande politesse de s’en aller, cette fois-là il n’en fit rien. Cette fois-là, son instinct lui soufflait qu’elle n’avait pas besoin d’être rejetée. Pas plus que les autres fois, d’ailleurs, ricanait son petit doigt. Mais son petit doigt, il l’emmerdait. Ça faisait bien longtemps qu’il ne l’écoutait plus, et qu’il ne voulait plus avoir affaire à lui. Les autres fois, il n’était pas prompt à faire des efforts. Ce soir non plus. Pourtant, il avait subitement décidé, sur un élan de charité tombé d’on ne sait où, de s’y essayer.

Et il lui cèda le passage, sans rechigner. Ses yeux sombres détaillaient la petite chose, qui s’était empressée de commettre quelque politesse inutile. Qu’elle soit venue avec des muffins ou non, ça lui était parfaitement égal. L’idée de savoir que son garde-manger aurait pu s’étoffer lui avait fait éprouver un semblant de satisfaction ; mais dans le fond, il s’en foutait. Il savait faire des muffins s’il avait envie d’en manger, et il n’avait certainement pas besoin de Clara pour jouer les cordons bleus, et le nourrir. Il aurait d’ailleurs été bien offusqué qu’on eût pu croire, en ville, qu’il était incapable de faire sa propre bouffe. Un de ces quatre, il lui faudrait en informer la petite Moriarty : il était capable de se débrouiller seul, alors ses petits plats et ses gâteaux, merci, mais non merci. Mais pour ce faire, encore aurait-il fallu qu’il daigner ouvrir la bouche. Pour protester, encore aurait-il fallu qu’il accepte de parler.

« Ça va. » Il n’avait pas l’impression qu’elle portât réellement à cette information. Néanmoins, il s’était dit que le premier pas sur l’échelle des efforts était sûrement de répondre aux questions qu’on lui posait. Et dans l’ordre chronologique de toutes celles dont elle l’avait bombardé, celle-ci était venue en premier. « C’est bon, rentre. » Fais comme chez toi, était resté bien sagement là où il n’y avait aucune chance qu’il puisse être prononcé. Fallait pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages non plus. Pas question de l’inviter ouvertement à s’installer et à se mettre les doigts de pied en éventail sur le canapé, devant la cheminée. Pourtant, une part de lui ne pouvait s’empêcher d’être apitoyée par l’état dans lequel elle se trouvait. Il releva les yeux vers une porte, au fond du salon, sur la gauche ; sous les escaliers, légèrement entrebâillée. « Y a une petite salle de bain là-bas. » Un lavabo et une douche, rien de très sophistiqué. Mais à première vue, elle ne semblait pas avoir besoin de plus.

Pourtant, si la curiosité peinait à se frayer un passage dans son cœur et son esprit, il ne pouvait s’empêcher de penser que la moindre des choses était d’avoir quelques explications sur cette intrusion intempestive. Surtout au vu de l’état dans lequel elle était. « Enlève tes chaussures avant d’y aller. » J'ai lavé le plancher ce matin. C’est pas comme ça qu’on s’inquiète pour les gens. C’est pas comme ça qu’on demande des réponses à ses questions. Allez. Essaie encore, Eddard. « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? » Les mots semblaient avoir été arrachés avec des pincettes du fond de sa gorge, comme jetés là avec un apparent dégoût des points d’interrogation. Parce que dans son cœur fermé, ça signifiait nouer une discussion. Et en ce bas-monde, il n’y avait pas grand-chose qu’il détestât plus que cela. Hormis, peut-être, voir quelqu’un débarquer sans prévenir, et ruiner ses projets de soirée calme au coin de l’âtre.
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Clara Moriarty
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MessageSujet: Re: chasing life. (eddara)   chasing life. (eddara) Icon_minitimeSam 21 Nov - 17:55

I have lost myself again.
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Clara était idiote. Traumatisée qu’on disait, un état dont elle se serait bien passée, mais il était difficile de savoir comment lutter contre ça. Il y avait bien le psy qui essayait de l’aider, mais ça ne menait à rien. Elle n’avait pas envie de lui causer à ce psy, elle ne le connaissait pas. Il ne pouvait pas  comprendre. Il lui semblait bien qu’il n’y avait personne qui arrivait à la comprendre. On la croyait folle le plus souvent et dès que ses propos prenait une allure de scénario de film d’horreur, on remettait en cause ce fichu traumatisme parce qu’il semblait qu’il était la réponse à tout. C’était vrai, elle était traumatisée, parfois folle et la plupart du temps complètement paranoïaque, mais elle était aussi fatiguée que personne ne daigne donner un tant soit peu de crédit à ce qu’elle pouvait bien raconter. Il y avait eu quelque chose au fond de cette mine et elle ne savait pas vraiment de quoi il s’agissait, elle ignorait ce que ça pouvait être, mais elle savait que ce n’était pas un loup déjà. C’était une chose qu’elle ne pouvait pas définir et les souvenirs qu’elle avait de cette nuit là étaient bien trop flous pour qu’elle puisse définir cette chose assez précisément. Pourtant, elle avait l’impression qu’elle était toujours là, cachée dans l’ombre et prête à lui bondir dessus à n’importe quel moment du jour et de la nuit afin de terminer ce qu’elle avait commencé. Cette chose, quoi qu’elle puisse être, avait tué tous ses amis cette nuit là. Clara en était la seule et unique survivante, mais sans doute que cette créature n’avait pas prévu de la laisser partir, alors, elle devait bien être quelque part à veiller de telle sorte de pouvoir la tuer à son tour. Paranoïa. C’était la réponse qu’on lui servait à ses propos. Peut-être que c’était vrai, peut-être que c’était faux. Elle ne savait plus vraiment. Mais, le fait était qu’elle venait de courir, persuadée d’être persuadée, elle était tombée, elle s’était relevée, courant comme une folle pour sauver sa vie et maintenant qu’elle était devant la porte d’Eddard, elle pouvait constater qu’il n’y avait rien derrière elle. Absolument rien. Est-ce qu’elle avait semé cette chose ? Est-ce qu’elle n’avait simplement jamais été là ? Elle n’en savait rien et c’était ça qui avait tendance à le rendre folle. Personne ne la croyait, quoi qu’elle puisse raconter et au final, il y avait des moments pendant lesquels, elle-même elle avait du mal à croire à ce qu’elle pensait voir.

Elle était arrivée comme une folle jusqu’à la porte de cette maison particulièrement familière, trop familière peut-être, parce qu’elle avait tendance à prendre ses aises ici, sans demander au propriétaire des lieux si ça le dérangeait. C’était qu’elle était bien ici. Elle n’avait pas forcément l’impression d’être la bienvenue, mais au moins, elle n’était pas jugée dès qu’elle disait un truc un peu fou, ou en tout cas, pas de la même façon qu’avec les autres. Peut-être que dans le fond, il ne jugeait pas simplement parce qu’il n’écoutait pas. Qu’importait, pour elle, c’était mieux de parler avec Eddard – ou toute seule, ça dépendait du point de vu – qu’avec le psy. Venir jusqu’ici c’était toujours un soulagement pour elle, même si clairement, ça le faisait chier lui. Au moins, il l’avait laissé entrée et dès qu’elle eu franchi le seuil de la porte, elle fut submergée par un sentiment de sécurité, un sentiment qu’elle avait beaucoup de difficulté à éprouver ces derniers temps. Mais Eddard l’avait sauvée, sans lui, elle serait morte elle aussi, alors forcément, ce n’était pas difficile de se sentir en sécurité à ses côtés. Il avait été le premier visage qu’elle avait vu après cette nuit d’enfer, le premier à l’avoir rassuré alors qu’elle était complètement paniquée. Ce n’était peut-être pas grand-chose pour lui, mais pour elle, sa représentait beaucoup. Obéissante, elle retira ses bottes à l’entrée, les laissant sur le tapis pour ne pas salir la pièce. Elle retira également le simple gilet qui lui servait de veste et qui était juste bon à jeter à présent, pour l’accrocher au porte manteau. Malgré sa robe à manches courtes mouillée par la neige, ses collants troués par les chutes, elle n’avait pas froid. Elle n’avait jamais froid. Sans doute qu’elle pourrait se balader complètement nue dans la neige qu’elle ne ressentirait pas le froid contre sa peau. « Je suis tombée. » Qu’elle répondit bêtement suite à la question de son interlocuteur. Elle était tombée plusieurs fois, paniquée dans sa course folle, cette fuite stupide dans laquelle elle s’était lancée. « J’étais dans les bois et j’ai cru qu’y avait quelque chose qui me suivait alors j’ai commencé à courir. » Elle haussa les épaules. « J’suis maladroite. » Même pas fichue de courir sans se casser la gueule. Mais elle avait eu peur, ça n’aidait pas. Peur de quoi ? C’était une question à laquelle elle n’avait même pas de réponse. Elle avait tout le temps peur, sans que ce ne soit jamais vraiment justifié. C’était beau la vie d’une survivante, y avait des moments où elle se disait que tout aurait été beaucoup plus simple si elle était morte ce soir là.

Mais elle était encore en vie et il fallait bien qu’elle fasse avec, même si ce n’était pas facile tous les jours, même si elle avait peut d’un rien. Même si elle était devenue complètement folle. Elle esquissa un léger sourire à son sauveur avant de s’éloigner vers la salle de bain qu’il lui avait indiqué. Elle referma soigneusement la porte derrière elle avant de se retrouvée face au miroir. Elle n’aimait définitivement pas se reflet qui s’y dessinait. Elle avait la peau trop pâle, elle avait cet air épuisé et maintenant cette fichue plaie contre le front. Elle passa un coup d’eau dessus, comme si ça pouvait vraiment faire quelque chose. Y aurait peut-être besoin d’un point ou deux. Même si d’après elle, avec une chute pareille, elle aurait du avoir le crâne complètement ouvert. Mais elle savait que sa peau était devenue plus solide. Elle avait déjà essayé de se couper avec un scalpel à la clinique et elle avait dû y mettre beaucoup de force pour que la lame perce sa peau. Il y avait clairement quelque chose qui n’allait pas chez elle. Elle soupira avant de passer une nouvelle fois un coup d’eau sur le visage. Elle retira ensuite ses collants, ils ne servaient plus à rien dans cet état et puis ce n’était pas comme si elle risquait d’attraper froid. Ce n’était pas rare qu’elle traine pieds nus comme ça chez elle, en général, elle faisait bien des efforts avant d’aller chez les autres, mais là, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle passa également de l’eau sur ses genoux en utilisant ce qu’il restait de ses collants en guise de serviette, elle n’allait pas non plus salir les serviettes d’Eddard, elle avait tendance à faire comme chez elle ici, mais il y avait des limites. Elle quitta finalement la salle de bain après avoir limité les dégâts. « T’aurais pas une poubelle aussi ? » Tout le monde avait une poubelle alors la question était probablement inutile. « Si je ramène des fringues déchiquetés chez moi, mon père va croire qu’on m’a agressée, alors qu’il faut croire que j’ai juste pété un câble. » Parce que s’il y avait vraiment eu quelque chose derrière elle, cette chose n’aurait probablement pas simplement disparue par magie, c’était pourtant ce qu’il s’était passé, elle avait été là à un moment, puis plus rien et si c’était vraiment un monstre assoiffé de sang, il ne se serait pas arrêté devant la maison d’Eddard, sans doute qu’il serait entré pour les tuer tous les deux.
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